samedi 30 janvier 2010

LU POUR VOUS - LA VOIX DU NORD

Bloqués par la police, les agriculteurs forcés de bloquer Calais
samedi 30.01.2010, 05:03 - La Voix du Nord


Les agriculteurs bloqués par les CRS. Confrontation souriante, jusqu'au lancer de rats musqués. | MANIFESTATION |

Hier matin, une soixantaine d'agriculteurs et leurs tracteurs ont voulu rejoindre la cité de la dentelle, où se tenait une réunion d'information sur les changements climatiques. Un important dispositif de sécurité les en a empêchés, entraînant ainsi une paralysie totale de la circulation aux abords de la Nation.
Au bout du quai de l'Yser, côté Nation, un tracteur, puis deux, puis trois... Une soixantaine, au total, de véhicules agricoles, bloqués par la police.
Blocage qui se répercute ainsi sur les boulevards (Égalité, Victor-Hugo), créant une pagaille automobile digne des plus gros épisodes neigeux. À l'autre bout du quai de l'Yser, un dispositif anti-émeutes assez impressionnant, qui évoque, à moindre échelle, l'épisode « No border » de l'été dernier.
Avenue Blériot, quai du Commerce aussi, la circulation est bloquée par la police.
Hier matin, la Cité de la dentelle était déclarée cité interdite. S'y tenait une réunion organisée par la DREAL, direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, en présence de Jean-Michel Bérard, préfet de région, sur le thème notamment des risques littoraux dans la région, liés au changement climatique.
La gestion des wateringues et leur modernisation devaient être à l'ordre du jour de cette réunion. « C'est pour ça qu'on est venu. Pour manifester pacifiquement notre soutien aux présidents de wateringues, explique Xavier Foissey, de la coordination rurale. Et voilà comment on nous accueille. Comme des gangsters. On avait repéré le grand parking où nous aurions garé nos tracteurs... Si le Calaisien est gêné, ce n'est pas de notre faute ! » Devant le barrage, des discussions s'engagent. D'abord sans succès, ce qui provoque la colère de certains. Des rats musqués morts sont jetés sur la chaussée (« la prochaine fois, ils seront vivants ! »), quelques oeufs volent en direction des boucliers.
Délégation
Enfin, par l'intermédiaire du commissaire Catton, le contact est établi avec Gérard Gavory, sous-préfet de Calais. Une délégation de six personnes est finalement admise à se rendre calmement à la cité de la dentelle.
Ils seront finalement huit à le rencontrer, aux Grandes Tables de la dentelle, au rez-de-chaussée de la cité, pour lui exposer, une par une, toutes leurs doléances : le fait, d'abord, d'avoir été reçu « comme des malpropres », et celui d'être comme mis à l'écart de la réunion qui se tenait au premier étage de la cité. « Les agriculteurs ne sont pas assez écoutés. On en a assez des réunions qui ne servent à rien. On veut du concret, des travaux, et vite ! » •

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